

Née le 5 mars
1918 à Sainte-Croix (Saône-et-Loire), Marie-Rose JURGENSEN, née
TREFFOT, est décédée
le 15 juin 2011 à Clamart (Hauts-de-Seine).
Connue sous son pseudonyme d'écrivain Rose VINCENT,
elle est une de mes cousines puisque nous sommes
tous deux descendants de Guy MARTINET et de Philiberte PETIT - mes
sosas n° 128 et 129 - qui vivaient à Beaurepaire-en-Bresse
(Saône-et-Loire) au 18e siècle.
Aurélie
BIDAUT in Le
Journal de Saône-et-Loire du 23 juin 2011
Marie-Rose
TREFFOT, lors de son
mariage en 1939
Marie-Rose
Jurgensen est décédée.
Résistante, journaliste, puis écrivain (sous le pseudonyme de Rose
Vincent), cette Bressane d’origine a connu un destin incroyable.
Rien ne lui faisait peur : c’était
une
bâtisseuse, une femme qui trouvait la joie dans le travail, et qui
avait un intérêt aigu pour ce que faisaient les autres », témoigne
Geneviève Jurgensen. La journaliste et écrivain Marie-Rose
Jurgensen est décédée mercredi dernier à l’âge de 93 ans.
Native de Sainte-Croix, Marie-Rose Treffot (de son nom de jeune
fille) a grandi à Saint-Germain-du-Bois, où son papa était
directeur de l’école, avant de partir pour Dijon, au lycée de
jeunes filles où elle a étudié les mathématiques supérieures,
devenant normalienne et agrégée de mathématiques.
La guerre va bouleverser son
avenir. « Elle n’a
enseigné que deux ou trois ans en tant que professeur de
mathématiques. Ensuite, mes parents ont dû passer dans la
clandestinité », raconte Laurent Jurgensen, un des fils de
Marie-Rose.
Résistante
Dès 1940, le couple s’engage dans
la Résistance.
C’est dans l’armée de l’ombre qu’elle va débuter sa
carrière de journaliste. « Ils ont rejoint le mouvement
Défense de
la France qui s’exprimait à travers un journal qui deviendra
France Soir au sortir de la guerre », précise Geneviève Jurgensen,
sa belle-fille. Après la guerre, elle écrira notamment dans Elle.
Marie-Rose Jurgensen est aussi la fondatrice du mensuel Femme
pratique. « Elle avait en tête de faire un journal pour les femmes
au foyer. Elle avait à cœur de compléter l’éducation de celles
qui méritaient mieux que des histoires de peine de cœur de
princesses et d’horoscope. D’ailleurs, elle a toujours refusé
d’y mettre un horoscope », commente Geneviève Jurgensen.
En 1976, elle participera
également à la fondation
d’un concurrent du Monde : J’informe.
Journaliste puis
écrivain
Dans les années 1970, elle est
contrainte de mettre
sa carrière de journaliste entre parenthèses pour suivre son époux, Jean-Daniel
Jurgensen, diplomate
appelé à l’ambassade de New
Delhi. « Mais une femme cultivée comme elle ne pouvait pas juste
passer des petits fours à l’ambassade », assure Geneviève
Jurgensen. « Elle a appris l’Hindi pour pouvoir connaître la
civilisation indienne et s’est lancée dans une carrière
d’écrivain avec son premier livre Mohini ou l’Inde des femmes »,
poursuit-elle. Les femmes, un sujet qui l’intéressait
particulièrement. « Elle a beaucoup œuvré pour la condition
féminine, pour que les femmes soient à l’égal des hommes, tant
par son existence que parce qu’elle a écrit dans les journaux »,
assure son fils Laurent.
Dans
L’Adieu aux champs (écrit sous le pseudonyme de Rose Vincent),
elle revient sur ses racines bressanes. « Elle avait beau être
normalienne, elle était profondément paysanne : elle savait ce que
c’était de travailler la terre, ce qu’il en coûte de pouvoir
manger. Tout ça est resté très vivant chez elle », assure
Geneviève Jurgensen.
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Pour ceux et celles
qui sont
intéressés par l'Inde, Madame Jurgensen a fait don d'un fond
de
livres sur l'Inde à la médiathèque d'Uzès.

Dans ce roman, Marie-Rose nous dévoile le
monde rural et son évolution dans la première moitié du 20e siècle.
Elle y décrit bien une Bresse où Louhans
est devenu Magnecourt et Mâcon Tourgny.
La Bresse au
début du siècle,
royaume de la volaille et du maïs. Jovial, naîf et sensible aux
belles filles, le voiturier Placide est "volé" à sa soeur
Hortense, qui l'a élevé seule avec dévouement, par l'éclatante et
impérieuse Reine, sous l'oeil narquois de Félix, le sage mari
d'Hortense. Leurs passions, rivalités,
jalousies et vengeances se répercuteront sur leurs enfants, et la
narratrice Juliette, institutrice de campagne,
en déroule la chronique
intimement liée à la vie du village.
Le cataclysme
de 1914 vient
bouleverser ce petit monde. Les grands événements transforment les
sentiments, les ambitions et les moeurs,
même des plus humbles, ceux qui n'ont rien voulu et peut-être rien
compris (...) Déchirée par les deux guerres,
Reine voit émerger un monde nouveau, à travers l'épopée de la
modernisation agricole et l'irrémediable abandon des
campagnes.
Perraud le
Rouge et sa grande gueule, Jango le petit malin qui fait fortune
pendant les guerres, Clémence
qui ne sait pas dire non aux hommes, Zeffe le propre-à-rien qui vend
sa voix lors des élections, d'autres encore composent une galerie de
personnages savoureux que chacun croira reconnaître. N'avons-nous
pas presque tous une grand-mère Juliette qui nous a communiqué
l'amour violent et nostalgique
de sa terre natale, mêlée à la curiosité de l'avenir?
(Résumé
de l'éditeur)
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